vendredi 27 avril 2018

L’art de perdre d’Alice Zeniter


Naïma est une jeune parisienne trentenaire qui travaille dans une galerie d’art. Un malaise lié à son style de vie l’amène à s’interroger sur le passé de sa famille paternelle qu’elle connaît peu. 

Son grand père Ali, « harki », est décédé, sa grand mère Yema ne parle pas français, son père Hamid ne veut plus entendre parler de l’Algérie. C’est donc avec son propre ressenti, des recherches documentaires, les quelques anecdotes glanées dans sa famille, et la fiction, que la saga familiale nous est racontée. 

D'abord dans la montagne en Kabylie, comment Ali, vétéran de la seconde guerre mondiale s’est enrichi, est devenu le protecteur de son clan élargi, comment il a fait le mauvais choix politique ; puis au camp de Rivesaltes, et celui de Jouques, et enfin dans une cité HLM en basse Normandie. 

Nous suivons alors Hamid, le fils aîné et ses efforts pour s’extraire de sa condition sociale, dans une France trop souvent raciste. Naïma ira jusqu'au quelques maisons posées sur la crête dans le village d’origine pour « chercher une preuve », dans ce pays passé par les barbus, qui ne lui a pas été transmis. 


Un pays peut être perdu même si on en est originaire.


La simplicité et l’humour caractérisent le style d’Alice Zeniter.
Le roman se lit d’une traite, avec ses personnages attachants, son ancrage dans l’histoire de la guerre d’Algérie et aussi dans la société actuelle.

Une interview de l'auteur sur France 24 (octobre 2017)




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